Khalid Belkacem est un jeune d’origine maghrébine qui a raté tous les examens qu’il a eu à passer dans sa vie. Mais une chance s’offre a lui : devenir policier. Le « Beur » sur la ville sera accompagné de ses amis : Mamadou, le Black, et Henri, l’Asiatique. Aussitôt en fonction, ils doivent démasquer un tueur en série qui sévit en banlieue tous les vendredis.
Quelques mois après Halal Police d’État, revoilà une comédie policière sur fond de clash culturel. Ici, les algériens sont remplacés par des banlieusards immigrés. Et honnêtement on perd au change. Pourtant, Djamel Bensalah est un habitué des comédies qui se jouent de la vision de la banlieue que peuvent nous renvoyer les chaînes de télévisions. Est-ce que c’est parce que ce sont les dîtes chaînes qui investissent dans le cinéma, par obligation plus que par amour, que tous ces clichés reviennent nous cracher à la figure ? On ne le saura jamais.
Ce que l’on sait par contre, c’est qu’après une heure quarante de malaise non-stop, c’est qu’on se demande bien ce qu’à voulu raconter le film. Parce que j’ai beau chercher, je ne trouve pas. Serait-ce une fable sur la discrimination positive ? Sur le manque de moyen de la police dans les quartiers dits difficiles ? Les préjugés de droite sur les arabes et autres minorités visibles ? L’impact sur le terrain de querelles politiques ? Le film, c’est un peu tout ça à la fois, mais sans jamais chercher plus loin que le bout de son stéréotype.
Par exemple, la discrimination positive, elle se limite à déclarer comme chef le plus nul des arabes du coin. Mais pour quel message ? Que la discrimination positive est mauvaise parce que de toutes façon les candidats seront nuls quoi qu’il arrive ? C’est ce que je comprend. Car la réflexion sur le sujet s’arrête là.
Autre exemple, le manque de moyens de la police, illustré par un commissariat en ruine, et des policiers qui vont aux toilettes au Kebab d’en face. Quand les collègues parisiens arrivent, pas un mot sur le manque de moyens, tout en se plaignant de l’insalubrité du lieu, le généralisant à un « la banlieue c’est de la merde ». Donc si le commissariat est comme ça, c’est à cause de sa géolocalisation, pas à cause des moyens. Et quand les policiers du quartier décident de le rénover en revendant des objets illégalement, c’est le mal absolu, et la honte de la profession. Du coup, je suis confus quant au message que souhaite me faire passer le film.
Je pourrais continuer des heures, tant le film nous envoie des signaux dans toutes les directions. Il se perd dans son propos, et nous perd nous par la même occasion.
Le tout, n’est pas aidé non plus par l’interprétation outrancière de certains personnages (voir les mentions spéciales), des non sens scénaristiques, et des dialogues d’un indigence totale.
Mention spéciale pour Josiane Balasko, qui campe le personnage de Mamie Nova, la SDF du quartier que tout le monde connaît. Alors attention, je vais sévèrement divulgâcher l’intrigue du film. Passez à la mention spéciale suivante si vous voulez découvrir toutes les subtilités de l’enquête. Sinon, continuez à lire.
Donc il se trouve que Mamie Nova est l’assassin du film. Sa raison est qu’elle deal depuis longtemps, et qu’elle voyait d’un mauvais œil l’arrivée d’une concurrence qui casse les prix. Jusqu’ici on pourrait se dire, pourquoi pas. Sauf que dans le film, tout le monde ignore qu’elle deal. Étant donné qu’elle est un peu la SDF star du quartier, c’est quand même étrange que la police n’ai absolument rien vu, surtout qu’elle s’entend bien avec la bande. Bon d’accord. Sauf qu’en plus, elle nous avoue qu’elle allait prendre sa retraite après avoir accumulé un pactole d’un million d’euros, et qu’elle en était à 930.000 euros, qu’elle cache dans un matelas, dans l’usine désaffectée dans laquelle elle dort. Ce qui n’a aucun sens du tout. Personne ne laisserait une telle somme d’argent dans son matelas, sans aucune sorte de protection, surtout dans un business aussi dangereux. Bref, on sent le personnage écrit à la va-vite pour ajouter un twist inutile et garder un semblant de suspense.
L’écriture est à la hauteur du reste du film, c’est dire.
Mention spéciale supplémentaire pour les accents. Alors là, j’avoue, je ne l’ai pas vu venir. Pourquoi est-ce que le personnage noir parle avec un accent qui rappelle les heures de gloire de Michel Leeb ?
Pourquoi est-ce que le personnage asiatique doit faire une imitation de l’accent chinois à en faire pâlir de jalousie Éric Judor ?
Pourquoi est-ce qu’on a un personnage manifestement arabe qui se fait passer pour un portugais et qui nous fait un accent aussi incroyablement gênant (vous me direz, c’est le pitch du film Opération Portugal) ?
Et surtout, pourquoi aucun personnage « français de souche » n’a d’accent, pas même un petit accent du sud ? C’est une question à laquelle j’aimerai honnêtement avoir une réponse.
ce film est pour celleux qui veulent le beur et l'argent du beur.
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