Port Vendres est un port magnifique situé en Catalogne française. Magnifique et tellement français : son maire est bling-bling et ses employés municipaux toujours à fond. À fond dans les acquis sociaux, à fond contre les cadences infernales, à fond dans la déconne ; c’est ce qui fait qu’on les aime. Si de plus ils deviennent des héros alors il n’y a plus aucune raison de ne pas s’inscrire à ce voyage dans la vraie vie.
Feuilles, râteaux, c’est le chant des municipaux… Cet extrait de la fameuse chanson du duo comique Les Chevaliers du Fiel est répétée ad nauseam durant tout le film. Et pourtant, c’est bien là le défaut du film le plus supportable.
Les Chevaliers du Fiel ne sont ni les premiers à sauter le pas du sketch au film (on frissonne encore en repensant à l’infame Coco de Gad Elmaleh), mais pour vous donner un ordre d’idée, l’adaptation fichtrement ratée de la pièce de théâtre Ma Femme s’appelle Maurice de Chevalier et Laspales fait office de chef d’œuvre comparé aux Municipaux.
Mais pourquoi ? Et bien, c’est assez simple: ce film ne raconte rien. Ne propose aucun enjeu dramatique, ni même cinématographique tant la réalisation, le cadre, la photographie, le montage et la musique ne racontent rien. Aucune intention, aucune.
Vous me direz, c’est une comédie française, et généralement la réalisation est sacrifiée sur l’autel des prétentions des chaînes de télés. C’est vrai. Mais le vide du scénario nous rappelle à quel point, un sketch, c’est bien parce que c’est court. Ici, on se retrouve coincé pendant une heure et vingt quatre minutes dans une infernale avalanche de clichés sur les fonctionnaires. Le film nous dégueule, mais avé un assent du sudeu c’est plus sympa, une liste quasiment exhaustive du petit précis anti service public de droite. Les fonctionnaires sont fainéants, grévistes, abusent de leurs acquis sociaux, optimisent leurs RTT, utilisent l’argent public pour ‘acheter des trucs persos… Et encore, on aurait pu imaginer le maire confondre la bourse avec celle des citoyens, mais non, ici c’est bien le petit fonctionnaire qui vole l’argent des honnêtes gens, en sirotant son Ricard. Pas étonnant pour un film signé C8.
Le but d’une comédie, c’est justement de jouer sur les clichés, pas juste les énumérer. Heureusement, tout est bien qui fini bien pour nos héros, qui vont sauver la ville de la faillite, sans même le faire exprès, où même avoir voulu le faire.
Si j’étais taquin, je dirai que le film est à la hauteur de ses personnages principaux: fainéant et trop bavard.
Mention spéciale au ciel bleu. Seul élément du film à inspirer la quiétude et le réconfort. Seul élément qui permet de reprendre son souffle entre deux injonction anti service public.
J’aurai pu faire une mention pour les plans Ricard, qui doivent être bien plus nombreux que les plans drôles du film. En même temps, ce n’est pas très compliqué, il n’y en a pas un seul qui ne saurait nous faire sourire.
ce film est pour celleux qui se réjouissent de la mort des services publics.
un site de Jean-marie foiré
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